Saga mp3 Donjons & Gros Con, Annales De La Compagnie Dorée.
Prélude
(Bruit de pluie battante, vent sifflant. Une porte grince et claque. Un fond sonore de taverne se met en place : rires gras, chopes qui s'entrechoquent, un luth mal accordé qu'on gratte à contresens.)
(Narrateur, voix grave et cynique, en alexandrin)
Écoutez, mes amis, et tendez donc l'oreille,
Car voici un récit aux sombres et vils merveilles.
Ici, point de héros aux cœurs purs et sacrés,
Seulement des idiots, des fous, des égarés.
Nous sommes en ces lieux qu'on nomme... ah, peu importe,
Un trou sans avenir, une bourgade morte.
Le genre d'endroit si fade et si peu inspirant,
Que même ses habitants l'oublient en un instant.
(Un client bourré dans le fond)
"Comment ça s'appelle déjà ici ?"
(Un autre, aussi torché)
"Je sais pas, et j'm'en fous !"
(Narrateur, un sourire en coin)
Voyez ? Je vous l'avais bien dit ! Qu'il est beau, ce village,
Avec ses rues boueuses et son parfum de fromage.
Un vrai nid à brigands, à mendiants, à fainéants,
Où l'on vend du poison en guise de vin blanc.
La taverne ? Ah, oui ! Parlons de cet endroit,
Où l'on vient se perdre, où l'on sombre avec joie.
Un plafond écroulé, des bancs mal équarris,
Un tenancier fourbe, et des verres pas lavés depuis... depuis ?
Hmmm, je dirais... depuis la mort du dernier roi !
(Le tavernier, outré)
"Hé ! Mes verres sont propres ! ... je les aient léchés ."
(Narrateur, sarcastique)
Mais bien sûr, mon ami, ton hygiène est parfaite...
Si parfaite que même la peste y ferait retraite !
Mais trêve de médisance, passons au principal :
Voici nos protagonistes, des cas très... spéciaux.
Des âmes en errance, pleines de bons gros défauts,
Prêtes à se fourrer dans un sacré bourbier...
Mais ça, vous le verrez bien assez tôt.
Car oui, chers auditeurs, c'est là que tout commence,
Une nuit, une bière, et un brin d'imprudence...
Approchez, prenez place, riez, pleurez, tremblez,
Ce conte va débuter... et vous allez le regretter.
(Le fond sonore de la taverne continue : des rires gras, des éclats de voix, une bagarre qui démarre puis s'arrête aussitôt faute d'énergie. La pluie martèle toujours le toit, rythmée par le vent hurlant.)
(Narrateur, toujours en alexandrin, narquois et cynique)
Dans ce lieu décrépit, où l'on boit plus qu'on pense,
Deux âmes bien distinctes partagent leur présence.
L'un, bavard et vain, se noie dans ses récits,
L'autre, tel un roc, encaisse et endure sans bruit.
Là-bas, au fond, sous une chandelle mourante,
S'érige un duel... non pas d'épées tranchantes,
Mais de patience et d'ego, d'ennui et d'arrogance,
Où l'un parle trop, et l'autre... s'en balance.
(On s'approche de leur table. Mözzer parle fort, un peu éméché. On entend Iscomakhos souffler imperceptiblement.)
(Mözzer, grandiloquent et exalté)
Car vois-tu, cher ami, ce qui me rend unique,
C'est mon talent sans borne, ma puissance mystique !
Je suis un artiste, un mage, un danseur,
Un guerrier sans égal, un esprit supérieur !
(Iscomakhos, laconique)
...Hmpf.
(Narrateur, pompeux)
Écoutez, braves gens, et tenez-vous bien droit,
Car voici Mözzer, le plus grand... selon moi !
(Mözzer, ravi)
Ah ! Enfin un conteur qui sait reconnaître
Que mon talent brille d'un feu des plus êtres !
(Narrateur, agacé)
D'un éclat d'or pur, il brille et resplendit,
Et son ego, lui, touche presque l'infini.
( Mözzer flatté)
Oui, oui, continuez, j'aime où vous allez !
Mais n'omettez pas ma prestance innée !
(Narrateur, soupirant)
Il parle, il disserte, il se pense un érudit,
Mais hélas, tout le monde sait qu'il est juste... un abruti.
(Mözzer, outré)
QUOI ?! Un abruti ?! Mais quelle infamie !
Je suis un génie, une étoile, une symphonie !
(Narrateur, imperturbable)
Avec morgue et verve, il vous vend du génie,
Mais ce qu'il raconte, ma foi, sent l'ânerie.
(Mözzer, outré puis hésitant)
Oh, je vous en prie, quel outrage affreux !
... Attendez... c'est une insulte, ou c'est flatteur un peu ?
(Narrateur, moqueur)
Chantelame subtil et voleur assassin,
Il danse et tournoie comme un beau baladin.
(Mözzer, satisfait)
Ah, enfin, vous voyez ! Oui, je virevolte !
Une foudre d'acier, une flamme qui s'exalte !
(Narrateur, pince-sans-rire)
Ses dagues enchantées fendent l'air avec grâce,
Pendant qu'il s'exclame : « Admirez donc ma classe ! »
(Mözzer, fier)
C'est vrai ! J'ai de l'allure, du style et du panache !
Mais dites-moi, pourquoi ce ton un peu vache ?
(Narrateur, ignorant la question)
Il bondit, il vire, il pare et esquive,
Mais l'ennui, c'est qu'il parle et qu'il reste pénible.
(Mözzer, outré)
Comment ?! Moi, pénible ?! Quelle mauvaise langue !
J'embellis les récits, j'enflamme la harangue !
(Narrateur, railleur)
Ses alliés le maudissent, ses ennemis s'en rient,
Car entre deux coups, il ne ferme jamais son bec maudit.
(Mözzer, offensé)
C'est faux ! C'est injuste ! J'ai un verbe élégant !
Et puis... bon d'accord... je parle un peu souvent...
(Narrateur, satisfait)
Pourquoi le garder ? Car il sait se battre,
Son style est parfait, sa parade, un théâtre.
(Mözzer, se rengorgeant)
Exact ! Enfin, un hommage mérité !
Continuez, conteur, je suis tout exalté !
(Narrateur, faussement innocent)
Mais s'il ne meurt pas sous une lame bien placée,
Ce sera sans nul doute... pour trop avoir parlé !
(Mözzer, paniqué)
Attendez, attendez, qu'entendez-vous par là ?
Ne seriez-vous pas... en train de me menacer ?!
(Mözzer, sourire en coin)
Oh non, cher ami... Ce n'était qu'une pensée.
Mais si un jour un coup vous venait à rater...
Priez que l'ennemi ait les nerfs pour vous écouter !
(Mözzer, nerveux)
... Oui, bon, peut-être... je devrais... ralentir...
Un peu... mais à peine ! Faut pas trop m'en demander !
(Narrateur, toujours en alexandrin, avec emphase et ironie)
Voyez donc ce prodige, ce prince de l'éclat,
Ce fils du grand été, ce joyau du fracas.
Un Eladrin superbe, un astre d'arrogance,
Un miroir d'or pur où danse l'insolence.
Haut et mince, sculpté tel un dieu oublié,
Il brille d'un éclat que nul ne peut nier.
Sa peau semble forgée dans l'or et la flamme,
Son regard flamboyant vous scrute... et vous condamne.
Ses oreilles pointues, fines comme des lames,
Frémissent aux échos des rumeurs et des drames.
Son manteau, long et souple, cascades d'ambre et d'or,
Dissimule aux regards des lames, un trésor.
Car oui, sous sa prestance, sous son port souverain,
Se cachent des poignards au fil cruel et fin.
Dans les plis de sa veste, mille ruses sommeillent,
Prêtes à éclore sous des mains sans pareilles.
Et que dire, enfin, de son précieux grimoire,
Ce livre d'incantations, cet écrin de savoir ?
Un artefact divin, un ouvrage éclatant,
Doré, bien sûr... car tout doit l'être, évidemment.
(Un silence, puis une exclamation outrée.)
(Mözzer, offusqué)
Évidemment, dis-tu ?! Quelle question absurde !
Si ce n'est pas doré, c'est d'un goût bien trop rude !
L'élégance, mon cher, se pare de lumière,
Tout le reste est fadeur, banalité grossière !
(Narrateur, faussement admiratif)
Oh, mais qu'il est brillant, qu'il est fin, qu'il est pur,
Un astre, un soleil... ou bien juste une rature.
(Iscomakhos, toujours stoïque)
Plutôt une raclure non ?
(Mözzer, outré)
Insolent narrateur ! Ma grandeur te dépasse !
Mais soit, continue donc... montre-moi plus de grâce... Attend quoi ?
(Le client bourré dans le fond)
Feur !
(Narrateur, solennel)
Il est un guerrier dont l'ombre est menace,
Un veilleur des plans, un gardien sans audace...
(Iscomakhos, laconique)
...Hmpf.
(Narrateur, poursuivant)
Il veille en silence, sans mot superflu,
Car parler, après tout, est souvent superflu.
(Iscomakhos, approuve sobrement)
...Exact.
(Narrateur, moqueur)
Son regard perçant glace tous ses pairs,
Un œil sans ciller qui fait froid dans l'air.
(Iscomakhos, impassible)
...C'est utile.
(Narrateur, souriant)
Il manie la coutille, tranchante et rapide,
Fendant l'espace d'une coupe limpide.
(Iscomakhos, platement)
C'est une arme efficace.
(Narrateur, haussant un sourcil)
Sans rire ? Nous l'avions bien deviné,
Puisque mille ennemis sont déjà tombés.
(Iscomakhos, indifférent)
Ils étaient là. J'ai frappé. Ils sont morts.
(Narrateur, soupirant)
...Quelle éloquence ! Quelle vivacité !
Que de mots servis avec tant d'agilité !
(Iscomakhos, légèrement agacé)
Les mots ne servent à rien. L'action seule compte.
(Narrateur, taquin)
Mais bien sûr, Ô stoïque guerrier,
Le silence est d'or, mais le récit doit briller !
(Iscomakhos, croisant les bras)
...Faites.
(Narrateur, satisfait)
Il arpente les plans, traquant sans relâche,
Sans un bruit, sans un cri, sans un rire qui gâche.
(Iscomakhos, platement)
Rire est inutile.
(Narrateur, moqueur)
Ah bon ? Quelle vie palpitante et joyeuse !
Toujours austère, jamais curieuse ?
(Iscomahos, implacable)
L'efficacité avant tout.
(Narrateur, faussement effrayé)
Oh, quelle terreur ! Voilà bien un sort,
Un guerrier si froid que l'humour en est mort !
(Iscomakhos, hausse un sourcil)
L'humour est une faiblesse.
(Narrateur, levant les mains)
Que c'est triste ! Que c'est morne ! Que c'est sans saveur !
Mais efficace, il est vrai... jusqu'à la douleur.
(Iscomakhos, sèchement)
Précisément.
(Narrateur, résigné)
Bien, bien, Ô statue, ô sentinelle sans âme,
Garde donc tes mots comme on garde sa lame.
Mais si un jour un portail venait à faillir,
Qu'adviendra-t-il si tu devais... parler pour avertir ?
(Iscomakhos, après un long silence)
...J'utiliserai un geste.
(Narrateur, dépité)
Par tous les plans... Quelle plaie !
Parler avec toi, c'est hurler dans un puits !
(Iscomakhos, indifférent)
Alors ne parle pas.
(Narrateur, vaincu)
...Bon, très bien.
Fin du récit.
(Iscomakhos, se lache )
...Lame au vent, je vais,
l'âme en paix, droit sur ma voie,
le monde s'efface.
(Narrateur, toujours en alexandrin, avec gravité et mystère)
Voici l'autre extrême, l'ombre au bord du néant,
L'écho d'un autre monde, un souffle déclinant.
Point d'or ni d'éclat sur ce guerrier austère,
Seulement l'acier froid et l'ombre d'un mystère.
Un Githzerai d'ailleurs, issu des cieux brisés,
D'un plan où seuls survivent les âmes affûtées.
Grand et mince, sculpté par l'âpreté du vide,
Il se dresse, impassible, sous un ciel livide.
Sa peau d'ocre terni évoque un monde ancien,
Ses yeux vert émeraude transpercent le destin.
Ses cheveux, longs et pâles, linceuls d'un temps passé,
Sont noués en silence, jamais décoiffés.
Son arme ? Une coutille, taillée pour l'absolu,
Dont la danse est plus sûre qu'un serment entendu.
Sur son dos, trois javelines, dressées en sentinelles,
Comme trois juges muets d'une mort solennelle.
Son harnois de bronze, poli par les combats,
Ne cache point son front, ni son regard sans éclats.
Car il veut, sans détour, qu'avant l'ultime instant,
Ses ennemis plongent dans ses yeux écrasants.
(Un silence pesant, puis une voix calme, implacable.)
(Iscomahos, sobrement)
La peur est un masque.
Que vaut une mise à mort
sans témoin sincère ?
(Narrateur, un frisson dans la voix, presque admiratif)
Ah... Peu de mots, mais lourds. Un roc sous les tempêtes...
Voyez donc ce colosse, et tremblez en cachette.
Mözzer pérorait, Iscomakhos subissait,
Quand soudain, dans un fracas, tout fut balayé.
(La porte s'ouvre violemment, faisant trembler la taverne. Un silence s'installe. Tous les clients se retournent.)
Car dans l'encadrement, martelant le plancher,
Se tenait un colosse, un bloc à décoiffer.
Un homme noir, massif, au crâne dégarni,
Dont la barbe crépue défiait l'infini.
Si longue et si drue qu'elle semblait posséder,
L'étrange faculté de tout récurer.
D'un simple mouvement, d'un geste assuré,
Il pouvait nettoyer une marmite brûlée.
Son harnois d'adamantine, forgé pour le carnage,
Renvoyait les reflets d'innombrables ravages.
Et dans son poing noueux, menaçant, assuré,
Dormait un marteau prêt à tout fracasser.
(Un silence... puis une toute petite voix s'élève.)
(Murielle, enthousiaste, avec sa voix fluette.)
« Tadaaaaam ! »
(Narrateur, reprenant avec ironie.)
Oh, mais quelle entrée, quelle force, quel panache !
Et pourtant, à côté, comme une ombre qui passe,
Voltigeait un éclat, un frêle papillon,
Un bout d'elfe ailée, une fée en rayon.
Vingt-huit centimètres, des ailes chatoyantes,
Un sourire radieux, une ardeur éclatante.
Vêtue de cuir clouté, lame au flanc, viole en main,
Elle volait sans effort, riant sur le chemin.
Blonde et lumineuse, aux yeux clairs, fascinée,
Elle lorgnait Marcel avec intensité.
Car, voyez-vous, ce roc d'une brute infamante,
Avait su conquérir cette âme charmante.
(Un frisson parcourt l'assemblée, tandis que Marcel parle enfin, avec sa voix de rocaille et son verbe corrosif.)
(Marcel, grognon et rustre.)
« Bordel de merde, ça pue la sueur et la pisse !
Va falloir que j'vous cause, et j'suis pas là pour les miss. »
(Murielle, riant doucement, en volant autour de sa tête.)
« Oh, Marcel, voyons, un peu de politesse !
Ne fais pas ton ours, montre-nous ta noblesse ! »
(Marcel, irrité, grogne et tape du pied.)
« M'en bats les couilles, Murielle, descend d'là !
Et arrête de m'reluker comme un putain d'rat ! »
(Narrateur, soufflant d'amusement.)
Ah, quelle complicité, quel duo sans égal...
L'un tonne et tempête, l'autre danse et s'emballe.
Mais s'ils sont ici, c'n'est pas pour boire un coup...
Leur mission les attend... et elle promet des coups.
(Écran Noir. Fin de la scène.)
(Narrateur, ton solennel et moqueur) :
Ainsi donc, nous voici, fidèles spectateurs,
Plongés dans la suite de nos fiers orateurs !
Quatre larrons que l'ivresse réunit,
Dans cette taverne où fermentent leurs ennuis.
Car si l'or manque au fond de leurs bourses trouées,
C'est bien d'aventure qu'ils veulent se bourrer !
Mais trêve d'attente, et que nul ne s'offusque,
C'est Marcel qui se lève et frappe du poing brusque !
[Marcel cogne bruyamment la table, le silence se fait dans le groupe.]
(Marcel, ton bourru, grognon) :
Bon, tas d'feignasses ! Écoutez-moi bien là,
J'ai une mission, faut qu'on bouge au plus bas.
Y'a un nobliau qu'on doit bien escorter,
Un p'tit trou du cul qui faut pas bousculer.
Mözzer (sarcastique) :
Un nobliau ? Un être fin, raffiné ?
Un prince élégant, un héros bien né ?
Murielle (curieuse, un brin naïve) :
Oh, un jeune noble ! Que devons-nous faire ?
Doit-on lui chanter des louanges sincères ?
Iscomakhos (impassible) :
Le protéger, sans doute. Un fardeau de plus.
Que l'or soit en jeu, ou même quelques écus.
Marcel (exaspéré) :
Le gosse, c'est Octave, un p'tit prince pourri,
Un blaireau couard, un gros tas mal appris !
Y hurle sur l'monde, il aime torturer,
Si j'étais pas payé, j'le laisserais crever.
[Silence gêné dans le groupe, Mözzer ricane doucement.]
Narrateur (ironique) :
Ah, quel doux tableau que voici dévoilé !
Un noble à chérir, un tas de mocheté !
Mais l'or est l'or, et la faim reste forte,
Ainsi nos héros se lèvent et se transportent.
[Bruit de chaises repoussées, pas dans la taverne, puis porte qui s'ouvre.]
[Transition sonore : extérieur, vent léger, quelques bruits de pas.]
Narrateur :
Ainsi donc, en file, ils partent d'un pas lourd,
Vers un manoir d'un goût à faire la cour !
Une bâtisse grasse, aux tours boursouflées,
Refuge d'un père qui chérit sans compter.
[Bruit de porte qui s'ouvre, des domestiques s'affairent.]
Père d'Octave (chaleureux, trop bienveillant) :
Ah, vous voilà ! Mes braves, nobles et fiers,
Prenez soin d'Octave, épargnez-lui tout fer.
Couvrez-le d'égards, obéissez sans bruit,
Rendez-le heureux, c'est tout ce que je lui dis !
Murielle (douce mais perplexe) :
Un fils si chéri, quel amour paternel !
Quel tendre élan, un souci naturel !
Marcel (grogne, bas) :
Trop d'amour rend con, j'vais pas changer d'avis,
Le gamin est foutu, et c'est moi qu'ça ravit.
Mözzer (souriant, carnassier) :
Oh, mais quel honneur ! Escorter la fange,
J'espère qu'il suinte, qu'il pue et qu'il mange.
Iscomakhos (imperturbable) :
L'or se gagne parfois dans le pire des sorts,
Notre charge est fixée, allons prendre ce corps.
Narrateur :
Et c'est ainsi qu'ils entrèrent dans l'antre,
À la rencontre du noble petit ventre.
Car oui, mes amis, sous ces dorures,
Se cachait Octave... la pire des ordures !
[Bruit de porte qui s'ouvre. Un jeune garçon renifle, puis parle d'un ton hautain et insupportable.]
Octave (nasillard, méprisant) :
Vous voilà enfin, bande de minables !
Je veux partir, soyez redoutables !
Pas d'écorchures, pas de fatigue,
Et surtout pas de bruits stupides !
Murielle (faussement enjouée) :
Oh, quel grand homme, quelle noble prestance,
Quel charisme, quelle élégance !
Marcel, (goguenard) :
Trop d'fils à papa, pas assez d'claques,
J'ai qu'une envie : l'attacher dans un sac.
Mözzer (feignant la joie) :
Allons, partons ! Il a hâte, ce cher gosse,
Vers Mochebourg, que le voyage s'amorce !
Narrateur (ton railleur) :
Ainsi donc s'achève ce chapitre heureux,
Un garçon charmant, de quoi rêver mieux !
Mais en route, l'aventure attend de pied ferme,
Et nos héros, déjà, nourrissent du germe...
...D'un accident fâcheux, d'un faux pas dans l'marais,
D'un détour mystérieux... qui sait ce qui naît ?
[Musique de fin, ambiance mystérieuse et comique.]